
Mais c’est quoi ce truc?
Bon, il est temps que je vous parle de micros.
Changer un micro a été la première modification que j’aie jamais faite sur une guitare.

Le mien était en noir, mais bon…
Ma vieille Aria Pro II s’en souvient, j’ai remplacé le micro chevalet anémique par un Seymour Duncan Hot Rails (et un switch pour avoir 3 options : humbucker, single coil et hors phase). Enfin un gros son ! Et un tout petit, histoire d’avoir un truc zarbi.
Puis, un copain m’en ayant filé un, j’ai remplacé le micro manche anémique par un joli Lace Sensor de très probablement sorti d’une Fender (ils en avaient l’exclusivité de 1987 à 1996), que j’ai affreusement peint en noir (sinon, en blanc, ça aurait fait vraiment trop moche). Je crois me rappeler que c’était un Silver, ou un Gold.
Voilà, le cap était franchi. Changer un micro est très aisé, il suffit de savoir se servir d’un tournevis et d’un fer à souder (de moins en moins, ceci dit, des solutions sans soudure émergeant de plus en plus).
Alors, par lequel commencer? Peut-être par les seuls micros que j’installerai désormais sur mes guitares, tant le projet est prometteur. Le prjet? Que dis-je?!?… ils sont déjà là !
Fisman est un fabricant renommé dans les micros et solutions d’amplification… pour guitare acoustique ! Mais pas que.
En ce qui concerne la guitare électrique, ils ont une gamme très conséquente de chevalets piezo (au cas où avoir les sonorités d’une acoustique sur votre électrique vous tente), un contrôleur midi qui semble faire l’unanimité, et ils viennent de révolutionner le micro traditionnel avec leur gamme Fluence.
Larry Fishman et son équipe se sont penchés sur ce qui faisait la magie d’un micro pour guitare.
Et justement, c’est ça qui les a chiffonnés : même avec des processus de production très calibrés, la variance des matériaux utilisés (le fil de cuivre en particulier) fait qu’il n’y a quasiment pas deux micros qui sonnent pareil, bien qu’identiques sur le papier.
Rappelons le fonctionnement de base d’un micro : un fil de cuivre est enroulé autour d’une pièce en plastique afin de créer une bobine.
Au milieu de cette bobine, on place un ou plusieurs conducteurs qu’on va aimanter afin de transformer, par la magie de la loi de Lenz-Faraday, les vibrations d’une corde placée devant en léger courant électrique, qui sera transmis à l’ampli.
Le corollaire de cette loi montre d’ailleurs que ce courant crée un champ induit qui s’oppose au mouvement initial, ce qui explique pourquoi on a moins de sustain en approchant trop les cordes des micros. C’est fou, la physique.
Le type et la qualité de la bobine on un impact majeur sur le son qui en résulte, et l’impossibilité de créer deux bobines identiques (au mieux, on fait deux micros de même impédance) fait qu’on obtient jamais deux micros au son rigoureusement identique.
C’est la question que se sont posé les gens de chez Fishman : comment réduire le facteur hasard de la production d’un micro, afin de pouvoir reproduire à l’infini la même « magie » d’un micro à l’autre, une fois qu’on l’a synthétisée?
Et ils ont trouvé.
La bobine n’est pas reproductible? En enroulant un fil, non. Mais si on IMPRIME la bobine, on devrait réussir à obtenir un résultat constant, en imprimant une bobine sur une « feuille », et en superposant les feuilles, connectées entre elles pour former une bobine aux caractéristiques recherchées.
Et c’est ainsi qu’ils ont fait des tas d’essais :
– longueur de la « piste » en cuivre
– nombre de tours par couche
– nombre et épaisseur de chaque « couche » superposée
et ils sont finalement arrivés à la structure suivante :
48 couches superposées, une pièce de séparation et 48 autres couches, mais avec les bobines imprimées dans l’autre sens.
Oui, comme un humbucker : pour supprimer la ronflette.
En mettant des aimants au milieu de cette bobine, ils ont donc obtenir un micro parfait. Sans la moindre personnalité.
Ils ont donc ensuite analysé les meilleurs micros sur lesquels ils pouvaient mettre la main et on analysé leur signature magnétique et leur courbe de réponse, qu’il ont ensuite reproduit sur leur « monstre ».
Mieux : ils ont la capacité de donner à leur micro les capacités d’un micro alliées à celle d’un autre, le tout étant modifiable à la volée.
Oui, vous avez bien lu : à la volée, en appuyant sur un sélecteur qui va appliquer différents « profils ».
Les bénéfices sont énormes :
– les micros sont identiques, quel que soit l’exemplaire que vous achetez
– vous avez accès à des sonorités mythiques, chaque micro ayant 2 « voicings » pré-établis, correspondant bien évidemment au type de micro que vous recherchez : il y a des typés strat, métal, classic Humbucker etc.
– pas de parasites, pas de ronflette, mais sans atténuer la brillance comme le fait un humbucker normal
– pas de perte de signal sur de longues distance ni en baissant le volume, car les micros sont pré-amplifiés, et le préampli fait office de buffer
L’inconvénient : la pile. Qui dit préampli (afin de donner du caractère au micro), dit alimentation.
Bon, ils fournissent un kit avec une batterie qui se recharge sur USB (qui n’a pas de portable aujourd’hui), et la batterie tient 250 heures, ou sinon vous pouvez utiliser la traditionnelle pile de 9V.
Ils fournissent aussi des plaques arrières pour la recharge et tout un tas de gadgets utiles que vous trouverez sur leur site.
Allez, on y va pour quelques vidéos, parce que sinon c’est pas fun.
La vidéo de présentation, tout d’abord.
Ensuite, comme je vois qu’Audiofanzine vient d’en faire le test, je vous envoie sur leur truc.
En ce qui me concerne, la vrai évolution serait de pouvoir choisir plus de sons, puisque tout est possible. Pourquoi ne pas avoir accès à tous les voicings, voire d’en fabriquer soi-même?
Le jour où ils font ça, je pense que je laissera tomber ma Variax. Ou pas.
Allez, a plus tard, et une pensée très émue pour B.B. King qui nous a quittés. Non, mieux, une vidéo.