« Cogito ergo nomi ».

« Je pense, donc je fais des jeux de mots moisis ».

J’ai honte (allégorie)

Je ne suis pas très fier de mon titre, mais on est pas tous les jours au top se sa forme non plus.

Aujourd’hui, un dossier de fond : l’ergonomie.

Non, ce n’est pas sale.

Ouille.

Si vous avez déjà passé quelques heures à jouer sur votre instrument, vous avez peut-être déjà ressenti une fatigue, une gêne, voire une douleur provoquée par la pratique extensive, la physionomie de la guitare, ou la votre, pas adaptée à la première.
C’est à la diminution de ces problèmes, voire leur suppression, que l’ergonomie s’attaque.

De nombreux luthiers et fabricants se penchent depuis des années (on peut même dire quasiment depuis l’arrivée des guitares de type solibody) sur ces problématiques, et tentent d’y apporter des réponses.
Nous allons voir ici une partie de ces solutions, qui sont parfois un peu surprenantes au niveau visuel, mais dont le sérieux de la démarche ne peut être mis en question.

Dans ce premier article, nous allons aborder la question du corps de la guitare (le sujet est un peu large, alors vous aurez le droit à plusieurs épisodes).

Le premier exemple qui vient à l’esprit, est celui de la Stratocaster, présentée en 1954 comme une version améliorée de la Telecaster.
En effet, outre le vibrato et les trois micros au lieu de deux, cette guitare tente alors d’amener beaucoup plus de confort au guitariste en adoptant des formes plus courbes (appelées « french curves », cocorico) et surtout en chanfreinant le corps afin que les contraintes de la guitare sur le corps du guitariste soit amoindries.

Si vous avez déjà joué longuement sur une Telecaster, vous aurez constaté que la guitare fait mal. À l’avant-bras, qui vient frotter contre l’arête du corps, et au ventre, où elle nous rentre dans les côtes, surtout si vous jouez torse nu (ben quoi? Van Halen le fait bien, lui…).

Pour tout cela, Fender a pensé à deux solutions, qui sont reprises sur nombre de guitares depuis :

Le belly cut, ou « Tummy Cut » selon Warmoth.

la découpe ventrale (ou « belly cut »), tout d’abord.

On creuse le corps de la guitare au niveau de l’arête supérieure qui frotte sur le ventre (à l’arrière de la guitare), ce qui apporte un grand confort au guitariste qui joue debout.
C’est à ce point une amélioration qu’elle a depuis été rajoutée sur certaines Telecaster !

les puristes hurlent, les autres souffrent moins, merci.

Le « Forearm Contour » selon les mêmes.

Deuxième solution : le chanfrein pour l’avant bras, qui est une totale bénédiction si vous jouez un style un peu énervé.

J’ai des souvenirs émus d’avant-bras très douloureux après une session un peu longue sur une guitare de type Telecaster avec un joli binding qui me rentrait dans la couenne (oui, celle-là même que j’ai sauvagement convertie en Variax).

A noter : ce problème est amoindri sur les guitares avec une table bombée type Les Paul, qui sont inspirées des « arch top » et ont déjà une courbure épousant mieux l’angle de l’avant-bras qu’une à table plate (« flat top »).

Certaines guitares sont même dépourvues d’arêtes ou presque, à l’image de la guitare signature d’un certain Joe Satriani.

Pendant que nous sommes dans le corps du sujet (humour !), on va continuer à voir en quoi limer le corps d’une guitare peut amener plus de confort.

Et l’accès aux aigus, on en parle, de l’accès aux aigus? Oui.

Le « Contoured Heel » chez Warmoth.

Il va en fait s’agir de réduire l’épaisseur du corps au niveau de sa jonction avec le manche, ce qui donne un bien meilleur accès aux notes les plus aiguës.

Dans la photo ci-contre, vous avez la solution qui consiste à incliner la plaque de fixation du manche (Warmoth parle de « Contoured Heel »), ce qui est totalement invisible pour l’auditoire, mais tellement confortable qu’on se demande pourquoi tout le monde ne le fait pas.

Ibanez utilise une solution proche, appelée AANJ (All Access Neck Joint), qui va dans le même sens sans plaque de protection, toutes leurs guitares de haut de gamme en sont équipées.

Sur les manches collés, ainsi que sur les manches traversants (le manche fait toute la longeur de la guitare) les jonctions les plus merveilleuses sont possibles, à l’image de ces somptueux spécimens :

Le dos d’une Aristides 070 (d’une seule pièce)

La Suhr Guthrie Govan, hélas plus en vente.

Remarquez comme la table est creusée. Oui, là.

D’autres constructeurs comme Paul Reed Smith (PRS) ont choisi une approche différente en creusant la table, voir la photo de cette magnifique « Paul’s Guitar » (si quelqu’un a 3900€ à me donner, il ou elle aura ma gratitude éternelle).

Il est aussi un domaine qui coûte aux guitaristes, c’est le poids de leur rape préférée. En effet, plus celle-ci est lourde,plus elle pèse sur la sangle, la sangle sur l’épaule, et l’épaule souffre.

Même si certains ayatollahs considèrent qu’une Les Paul doit peser plus de 5 kg pour sonner, la majorité des guitaristes préfèrent une guitare pesant bien moins de 4 kg.

La S570 , fine comme un mannequin anorexique.

L’utilisation de bois plus légers (comme le tilleul par exemple) est une option qui a souvent séduit les guitaristes, même parmi ceux qui demandent un maximum de sustain à leur machine de guerre. Comme quoi, ça résonne quand même.

un corps plus fin comme la Série « S » de chez Ibanez par exemple (voir ci-contre), est une autre solution, particulièrement élégante.

L’allègement qui a provoqué (et suscite encore) le plus d’émotion sur les forums guitartistiques est très probablement la solution de Gibson consistant à creuser le corps lui-même (« chambered body »), en arguant que – de plus – le corps récupère un peu de résonance en étant ainsi creusé, à l’image d’une acoustique.

Les différents types de cavités sur les Gibson « allégées ».

Le corps est donc ajouré de manière très étudiée (ou pas), et une table rapportée vient masquer le tout, ni vu ni connu j’t’embrouille.
Ce qui ne manque pas de donner lieu à d’interminables engueulades comme seul internet est capable d’en générer.

D’autres fabricants ont décidé de pousser la logique plus loin, en changeant radicalement la forme du corps et/ou sa conception.

Parmi ceux-là, Parker Guitars, qui a proposé des solutions assez radicales avec les types Fly. Il faut avouer que le style agresse un peu les gros conservateurs que nous sommes presque tous :

Une Parker Fly. Oui, on a l’impression qu’elle s’est cassé quelque chose.

Corps amoindri, poignée (oui, la corne sert à ça, et à l’équilibrage de la bête), et tout un tas d’autres solutions sont proposée ici. On aime ou on déteste, mais la démarche est remarquable, là où tout le monde copie les classiques formes Strato, Tele, LP et SG.

Tiens, quand on parle de poignée, on pense aussi assez immédiatement à la JEM, la guitare signature de Steve Vai.

La JEM70V, une version presque abordable du modèle Steve Vai.

…qui a une poignée, donc, c’est même son signe distinctif le plus immédiat, avec le « Lion’s Claw« , les défonces derrière le vibrato pour pouvoir le tirer plus loin.

Pour ce qui est de l’allègement, tout est bon. Alors Steinberger a eu l’idée de retirer la tête et de limiter le corps au strict nécessaire :

La Steinberger Spirit, entrée de gamme de la guitare sans tête.

Pas suffisant? OK, vous m’avez cherché. Allez, on y va franco avec les formes folles, qui ont toutes des raisons d’être.

Les guitares de chez Relish, creuses avec une poutre centrale en aluminium :

Une des particularités des guitares relish. Mais loin d’être la seule.

D’autres améliorations (comme le remplacement du sélecteur de micros par des mutes sensitifs) sont bien entendu présentes, je vous laisse aller faire un tour sur leur site.

 

La .Standberg* Varberg, avouez que ça intrigue.

Celle-ci est bien folle. Je vous laisse aller faire un tour sur le site de .Strandberg* (ça s’écrit comme ça), histoire de comprendre tous les tenants et aboutissants du truc. Et on parlera plus loin du manche et des frettes, qui sont aussi très spéciales.

Ce sont les dignes héritières de la fameuse GK, fruit de la collaboration entre le luthier Steve Klein et Ned Steinberger :

Les guitares GK, qui ont séduit quelques grands noms de la guitare.

Bon, faire des trous dans le corps pour l’alléger, c’est une idée, mais pourquoi ne pas plutôt faire un corps tellement ajouré qu’il ne pèse presque plus rien?

Un corps plein de trous. Ou un trou avec un peu de corps autour, c’est selon.

C’est la solution retenue par ODD Guitars, avec des grattes dont le corps est imprimé en 3D. Allez voir leur site, vous verrez ce que l’impression 3D peut apporter (en particuler en matière de pièces mobiles, la Steampunk est complêtement énorme)

Pourquoi se limiter à une poignée? C’est vrai, pourquoi ne pas transformer la guitare elle-même en poignée? C’est ce que propose XOX avec The Handle (qui veut dire poignée, oui).

The Handle. Si vous ne savez pas comment la porter, faut vous faire soigner.

Corps creux en fibre de carbone, forme ultra-ergonomique, look original. Avec ça, vous ne passerez jamais inaperçu en soirée. Et c’est quand même mieux qu’un sac à main pour s’occuper si le buffet est médiocre.

Voilà voilà. J’espère que ce dossier vous plaît : la semaine prochaine, on continue à creuser.

Bon week-end à tous !

Oui, non mais là, faut pas abuser.

Vous avez toujours rêvé de jouer de la guitare, mais ne voulez pas vous embêter à apprendre?

Un copain punk vous a dit qu’il suffisait de savoir jouer un seul accord et de le déplacer sur le manche?

Votre rêve peut devenir réalité, avec le Hand Chord, qui recherche des financeurs.

Le Hand Chord, une main gauche pour les débutants.

 

Je ne sais pas si c’est un poisson d’avril en avance, mais je crois que ce kickstarter n’aura pas mon soutien financier.

Ceci dit, mon intégrité journalistique (ha ha) me pousse à vous donner plus d’information.

En gros, c’est une sorte de « main gauche pour les nuls » : on configure la partie qui est au contact des cordes afin de réaliser un barré qui pourra donc être déplacé sur tout le manche.

on configure l’unique accord qu’on va utiliser…

On n’a plus qu’à appliquer l’accessoire où l’on veut, l’appareil étant accroché à la main gauche (la vraie) par un appendice rappelant vaguement un poing américain.

On peut même remplacer le « doigt » qui fait le barré par un slide, ce qui donne accès à un florilèges de possibilités.

Et hop! On remplace un « doigt » par un slide bar, et on devient un pro de la country ! Ou pas.

Bon, ça ne prend pas en compte de fait que les cases deviennent de plus en plus étroites à hauteur de manche, mais ça doit être jouable sur les 14 premières.

Allez, la vidéo de promotion du truc : rien que pour toi, ami lecteur.

C’est beau, mais je préfère quand même jouer avec mes doigts.

Et qu’un guitariste débutant apprenne plus d’un accord par chanson.

Je dis ça, je dis rien.

We all live with a silver submarine…

Alors là, j’avoue que je ne l’utiliserai pas (car je ne suis pas assez bon guitariste pour en faire quelque chose d’intéressant), mais je le trouve trop mignon, le submarine pickup :

On dirait VRAIMENT un sous-marin. Classe.

Cette petite bête se glisse sous les 2 cordes extrêmes de votre guitare (ou basse), que ce soit côté grave ou aigu. Il a 3 positions, un pour une seule corde, un pour les deux et enfin une position off.

C’est intéressant, même si n’importe quelle Variax est capable de presque la même chose, et bien plus.

Allez, je suis pas vache, voici une petite vidéo pour vous montrer la bestiole en action.

Pour les plus bling bling, il existe aussi en version dorée.

Ah, on me signale à l’oreillette que c’est un prototype et qu’ils ont besoin de sous pour le produire, une campagne kickstarter sera bientôt lancée. Vous pouvez vous inscrire à leur actualité par ici.

Il faudra attendre un peu, donc.

Avez-vous trop de guitares ?

Une question simple : avez-vous trop de guitares?

Un peu trop de guitares?

Etes-vous toujours à la recherche de LA guitare parfaite, et n’arrivez pas à vous défaire des précédentes?

Considérez-vous que les guitares sont des œuvres d’art et vous vous délectez à leur vue sur vos murs?

Cherchez-vous à enrichir votre palette sonore en multipliant les options?

Etes-vous tout simplement collectionneur?

Certains d’entre vous ont forcément un proche qui leur a demandé un jour : « pourquoi tant de guitares? Tu as besoin de tout ça? »

Pour répondre à vos interrogations, voici un petit test (en anglais, désolé pour les anglophobes) :

Vous allez me dire : « dis-donc, tu n’essaierais pas de noyer le poisson pour éviter d’avoir à faire un article de fond? ».

Et je vous répondrai : si, et j’ai honte.

D’un autre côté, je vous prépare un joli truc sur l’ergonomie, alors soyez patients !

Pour terminer sur la thématique du jour, sachez que la réponse à la question : « de combien de guitares as-tu REELLEMENT besoin? » est simple.

Juste une de plus.

Bon week-end à tous 😉

L’intonation, c’est important aussi.

Oui, l’intonation, c’est important. Tout comme la ponctuation, qui guide l’intonation. Un exemple?

« C’est l’heure de manger les enfants »

 
Cette phrase, sans ponctuation particulière, peut être dite d’un ton assez neutre et sur un rythme est assez mou, et son contenu n’en semble que plus singulier.

Alors que :

« C’est l’heure de manger, les enfants »

 
est dite sur un rythme, et avec une intonation bien différente, tout ça grâce à une petite virgule.

On comprend qu’il manquait peut-être un truc à la 1ère phrase, à moins d’être un poil psychopathe ou d’avoir pris un peu trop au sérieux les contes de Perrault (par souci d’honnêteté, je tiens à signaler que j’ai odieusement pompé cet exemple et ses illustrations par ici).

Bon, revenons à nos moutons. L’intonation, donc, est importante dans la langue parlée.

Il se trouve qu’elle l’est aussi dans le monde de la guitare.

C’est en effet ce qui va permettre à votre instrument d’être le plus juste possible sur toute l’étendue du manche.

Sur certaines guitares, cette intonation ne peut être réglée car le chevalet est fixe comme sur les guitares acoustiques en règle générale.

Sur d’autres, on peut jouer sur la longueur de la corde vibrante en ajustant les pontets du chevalets, c’est ce que nous explique la vidéo du jour, que vous pourrez trouver par ici pour les mobilophiles, ou ci-dessous pour les ordinateurophiles. Non, ça n’existe pas.

Vous y trouverez aussi quelques explications sur la manière de s’accorder avec… un accordeur, bravo.

Je vous souhaite un week-end bien sympa, et je retourne profiter de la piscine intérieure que je viens de me faire construire avec les royalties de ce blog, qui a un succès fou.

Un vieux projet refait surface…

Salut à tous !

Je viens de retomber sur la série de photos que j’avais prises lors de l’intégration des entrailles d’une Variax 300 (Line6) dans une mignonne petite Peavey (une Generation EXP Custom, un genre de Telecaster survitaminée aux Piezo).

Et je me dis : c’est sûrement un de mes projets les plus ambitieux aujourd’hui. Alors je vais vous faire partager la genèse de cette petite bête, et je vais me repencher sur la belle, puisque les potards que j’avais assemblés pour faire cohabiter le système Variax ET des micros standard commencent à fatiguer, il va me falloir les refaire.

Bon quelques photos pour vous faire patienter…

la Peavey originale (la photo n'est pas de moi)

la Peavey originale (la photo n’est pas de moi)

Des potentiomètre réalisés par Bibi

Des potentiomètre réalisés par Bibi

Utilisation astucieuse d'une gomme pour caler le bousin...

Utilisation astucieuse d’une gomme pour caler le bousin…

Une plaque en alu faite sur mesure...

Une plaque en alu faite sur mesure…

Voilà, voilà. Ça n’intéressera que les plus geek d’entre vous, mais après tout, il en faut pour tous les goûts, non?

La semaine prochaine, on, continue les réglages de la Strato 🙂