Woa, je suis amoureux, là.

Je sais pas vous, mais moi je trouve cette Telecaster absolument magnifique.

La Telecaster « Blackface », ou la fusion Fender.

Et en plus, ça donne des idées de modifications bien démentes.

Mon premier amour…

Il y a un gars qui vend une Aria Pro II Thor Sound en état d’origine sur Zinkinf.

Elle n’a pas changé. Enfin, la mienne a beaucoup changé, mais celle-ci est d’origine…

C’est le modèle de ma première guitare (celle dont je viens de refaire la planif des frettes et qui a subi moultes modifications).

Ça me fait tout drôle. J’avoue que, si j’avais des sous, je me la paierais, parce que c’est quand même une gratte japonaise des années 80 (les connaisseurs comprendront) et que j’ai des souvenirs émouvants liés à cette rape-là.

Et vous, ça vous fait quoi, de revoir votre première guitare passer en petite annonce?

Du nouveau chez Floyd Rose

Salut à tous,

 

je viens de voir passer ça, et ça intéressera peut-être les plus malades d’entre nous : Floyd Rose sort des blocs vibrato en granit ! C’est sensé améliorer le sustain de fameux systèmes à double blocage.

Sustain block pour vibrato Floyd Rose en granit… de la pierre dans nos grattes?

 

Je vous laisse découvrir le truc par ici, sachant qu’ils ont d’autres solutions (titane, tungsten, laiton). Bon, je vois pas bien comment le titane, qui pèse trois fois rien, peut améliorer le sustain, mais ce sont eux les pros, hein…

Ah, j’oubliais : ça vaut la peau des noix.

Woa, voilà un kickstarter utile.

Bon, ben si vous ne savez pas quoi faire de vos sous (bis), allez faire un tour sur ce projet d’accordeur assez sympa :

Roadie, un accordeur plutôt cool, si vous être un geek équipé d’un smartphone). Et que vous êtes patient (juin 2014)

En gros, un roadie pour 70$. Pas cher, d’autant qu’il ne vous coûtera rien en bière.

Petit rappel…

Au cas où vous auriez zappé, vous pouvez toujours vous cotiser pour m’acheter ce joli cadeau de Noël :

Le Marshall Fridge, la manière la plus classe de rafraîchir ses bières.

 

Ça fera très joli dans mon atelier. Et plaisir aux copains cet été…

 

Les mains dans le cambouis.

Bon, c’est pas tout ça, mais la procrastination a ses limites. Il est temps que je mette un peu les mains dans le cambouis et que j’utilise mon atelier flambant neuf.

Aujourd’hui, on va s’essayer à la planimétrie des frettes.

« C’est quoi donc? » me demanderez-vous interloqués. En gros, le but du jeu est de limer les frettes afin que les sillons creusés par les cordes disparaissent, et que les frettes soient à nouveau planes, donc.

Un exemple de frettes abîmées :

Des sillons sont clairement visibles sur les frettes, creusés par l’action des cordes. Photo issue du site de Sylvain Balestrieri, luthier de son état.

La victime : ma chérie de toujours, délaissée depuis des années, maintes fois défigurée par mes essais : je veux bien entendu parler de ma toute première guitare, une Aria Pro II Thor Sound des années 80.

Je passe sur les affres qu’elle a déjà subi, et le fait que je ne l’aie toujours pas repeinte. J’ai décidé de m’attaquer aux frettes.

Je n’ai hélas pas pris de photo de l’usure de celles-ci avant de passer la lime, mais grosso modo il y avait du boulot.

Cette opération a été réalisée sur cette guitare il y a plus de 20 ans par un luthier parisien, François Guidon, qui avait eu la grande gentillesse de bien accueillir le débutant ignare que j’étais et de modifier cette rape de bas de gamme venue du Japon sans sourciller (rappelons que c’est un expert des archtops).

A l’époque, il changea les mécaniques d’origine pour des Schaller et réalisa la planimétrie des frettes. Il m’avait aussi dit que la prochaine fois, il faudrait refretter, les frettes étant trop entamées.

Aujourd’hui, je mets au défi le maître : si j’y arrive, c’est que c’était encore jouable, et sinon, ben je m’entraînerai au refrettage 😉

Tout commence avec le réglage du manche, afin que celui-ci soit le plus droit possible, ce qu’on contrôle avec une belle règle en aluminium.

Frettes noircies 1

La règle en alu, au fond, et au premier plan la lime géante qui va servir à réaliser la planimétrie.

On tourne le trussrod dans le sens des aiguilles d’une montre pour compenser l’absence de cordes. D’autres systèmes existent pour simuler la présence de cordes, mais ils sont hors de prix.

Marker

On colore le dessus des frettes avec un marqueur.

Une fois que c’est fait on colore les frettes au marqueur (noir ici) afin de voir où l’on a limé, et s’il ne reste pas des spots non touchés.

Sincèrement, le type qui a trouvé cette ruse est un génie, qu’il en soit remercié ici : sans ça, il est presque impossible de constater l’avancement de son travail.

Au fur et à mesure qu’on lime la surface des frettes, le marqueur est éliminé, et on sait ainsi s’il reste des « trous » indétectables à l’œil nu. Enfin le mien, en tout cas.

Une fois qu’on a utilisé la lime géante (en fait un tube d’aluminium avec une bande de papier abrasif autocollant dessous) et que nos frettes sont bien toutes au même niveau, on a fait la moitié du boulot*.

En effet, limer les frettes a eu pour conséquence d’aplatir le haut de celles-ci, ce qui pose des problèmes de justesse.

Il faut donc redonner à ces frette un joli arrondi afin que les cordes reposent sur le plus petit espace possible, le « fil » de la frette en quelque sorte.

Cette opération s’appelle le crowning, ou recrowning, c’est selon. Celui qui me trouve la traduction en français gagne mon estime.

Ici, vous avez la vue de côté de mes frettes. Oui, elles sont bien plates.

Frette plates

Je marque à nouveau mes frettes de façon à contrôlé l’avancement des opérations, et j’utilise une lime spéciale qui va rogner les côtés de chaque frette afin de lui redonner une forme bien arrondie.

Lime spéciale frettes

C’est un travail assez long, il faut entamer les frettes jusqu’à n’avoir plus qu’un « fil » de marqueur sur le haut de la frette.

Crowning 1

On voit qu’il reste un « fil » de marqueur sur le haut de la frette. C’est pas parfait mais c’est un début.

J’en suis pour l’instant aux trois première frettes, comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessus.

Plus de news quand il y en aura, bonne semaine à tous ! 😉

* Pour info, j’utilise ce système, mais la règle de l’art voudrait qu’on utilise une lime qui épouse la courbure de la touche (le radius). Ça existe, mais l’investissement est trop lourd pour un amateur comme moi. Pour l’instant.

La gratte la plus polyvalente du monde?

Ayatollas du vintage, passez votre chemin. Bon, maintenant que nous sommes entre gens ouverts d’esprit, jetez un œil à cette merveille :

La Music Man Reflex Game Changer n’a l’air de rien, comme ça, mais c’est une sacrée pelle !

– basée sur la Music Man Reflex, qui est une des guitares les plus sexy de la création (rappelons que c’est la ligne de la mythique Ernie Ball Music Man Van Halen) : en ce qui me concerne, je trouve que c’est devenu une forme aussi magique que celle d’une Tele, d’une Strato, d’une Les Paul ou d’une PRS.

– configuration de micros HSH (humbucker, simple bobinage, humbucker) qui est la combinaison la plus polyvalente qui soit, permettant par exemple d’avoir les sons gras des micros doubles ainsi que ceux cristallins des simples d’une Strato.

– pendant qu’on y est, ils ont rajouté les capteurs piezo dans le vibrato, histoire qu’on ait aussi des sons acoustiques crédibles (elle existe aussi en version sans les piezo, pour ceux qui n’aiment pas ça)

– et enfin, le système « Game Changer », qui correspond à un câblage changeable à volonté, rendant cette configuration encore plus polyvalente. Allez, la démo en images :

L’avantage c’est que ce système ne fait appel à aucune forme de modélisation, ce n’est que du câblage (géré par un circuit imprimé, je vous l’accorde), ce qui rassurera les quelques puristes encore présents dans la salle. Imaginez que vous avez la possibilité de câbler tous les micros comme vous le souhaitez sans toucher à un fer à souder, et en entendant le résultat immédiatement.

Ce qui pose la question essentielle : eh, Monsieur Music Man, tu veux pas vendre ton système qu’on le mette dans nos grattes à nous? Ceci dit, vu les endorsés de la marque qui sont intéressés par le procédé, nul doute que les autres modèles de la marque vont se retrouver avec l’option « Game Changer » d’ici peu, ils ont même un site consacré à l’appellation. A suivre, donc.

Vu que la Variax, qui permet d’en faire un poil plus mais au prix de la modélisation n’est pas un système disponible séparément à la vente, Music Man pourrait vendre des palettes entières d’électronique « Game Changer » s’ils se décidaient à franchir le pas. Bien entendu, je n’y crois pas trop. Seul Fernandes a jusqu’ici eu le courage de vendre son système innovant (le Sustainer), et ils ont eu bien raison.

Bon, si quelqu’un a 3000 euros dont il ne sait que faire, ou si les instances marketing de Music Man veulent faire un bon geste pour Noël, je suis disponible pour faire un test en profondeur, disons, sur 20 ans…

* A noter : le système est également développé sur une basse.

Mine de rien, c’est une bonne idée…

On essaie tous d’avoir un maximum de sustain avec nos pelles.

Si, Si, n’essayez pas de mentir. Bon, les 3 joueurs de banjo au fond de la salle, vous pouvez sortir, vous n’êtes pas concernés.

Pour les autres, en tout cas ceux qui utilisent ce type de mécaniques où la surface de contact de la mécanique avec le chevalet est assez réduite (essentiellement les vis de réglage de hauteur comme sur la photo ci-contre), on a une solution qui tape : les Babicz Full contact.

Une image valant mille mots, voici une vidéo du truc :

Bon, si c’est toujours pas clair, allez voir sur leur site. Franchement, c’est pas bête, les vibrations doivent être un poil mieux transmises au corps de la guitare avec un tel système. En plus, on doit nettement moins s’arracher les mains que sur un système vintage quand on essaie de faire un palm mute.

Au niveau prix, on est un peu cher pour les chevalets fixes alors que les blocs plus complexes (Tune-O-Matic et vibratos) sont aux prix de mêmes composants de bonne qualité.

S’ils veulent m’en envoyer quelques exemplaires, je me ferai une joie de leur faire une review détaillée 🙂

Ah, ouais, faudrait que je traduise mon site… un jour peut-être.

De la lutherie old school.

Pour les plus anglophiles d’entre vous, voici un atelier de lutherie tellement old school… qu’il part effectivement de matériaux récupérés dans une vielle école !

http://www.seymourduncan.com/blog/the-tone-garage/jody-porter-of-fountains-of-waynes-custom-tele/

Pas mal 🙂

Le sillet (3ème partie)

Bon, on a vu précédemment ce qu’est le sillet, à quoi il peut servir et en quoi on peut le fabriquer. Il nous reste maintenant à déterminer ce qu’on peut faire pour l’améliorer. Si la guitare ne tient pas l’accord, on peut suspecter le sillet d’en être responsable. On peut s’apercevoir de ce type de problème quand la guitare se désaccorde après un bend, qu’elle se désaccorde après avoir utilisé le vibrato, qu’elle se désaccorde après quelques minutes de jeu voire qu’on arrive carrément pas à l’accorder. NB : Attention, chaque problème n’indique pas forcément et/ou uniquement un problème de sillet, d’autres causes peuvent en être responsables.

On tiiiiire sur la corde. Et on relâche. On tiiiiire sur la cord….

– on peut déjà tirer sur les cordes à l’accordage, jusqu’à obtenir une bonne stabilité de tension. C’est le geste qui sauve quand on change les cordes de sa guitare, ne serait-ce que pour bien les caler dans les gorges des mécaniques. Il suffit de tirer sur vos cordes (jusqu’à 4-5 cm du corps par exemple) jusqu’à ce que l’accordage soit stable.

Si les cordes continuent à « bloquer » dans le sillet, il faut alors peut-être le lubrifier, plusieurs solutions se présentent alors :

Le crayon à papier, l'arme la moins coûteuse du luthier.

Le crayon à papier, l’arme la moins coûteuse du luthier.

le savon de Marseille, un lubrifiant étonnant.

– le crayon à papier dans les gorges (encoches) : le graphite étant un lubrifiant, un coup de crayon à papier dans les gorges du sillet fait souvent des miracles. le plus gras possible sera le mieux (de B4 à B6 par exemple)

– le savon de Marseille : certains luthiers ne jurent que par lui : frottez un savon de Marseille sec contre les encoches du sillet, et un peu de savon se déposera dedans et lubrifiera le sillet un moment.

Gewa Teflon

La graisse de Téflon de chez Gewa.

– le téflon pour sillet : bon, ben on continue avec les produits lubrifiants. Là, on est quasiment au max, vu que c’est de la poudre de Teflon qui est un des matériaux les plus lubrifiants au monde. Gewa en vend dans une seringue prête à l’emploi.

Nut_Sauce

La « Nut Sauce » de chez Big Bends. Utilisée par les plus grands.

– la « nut sauce » : devenu un terme presque générique, il correspond à des solutions contenant des tas de super produits pour lubrifier votre sillet.
La plus connue vient de chez Big Bends, mais il en existe d’autres (René Martinez, GHS etc.)

Si tout cela ne suffit pas, il va falloir passer à des choses plus sérieuses : la modification du sillet. Celle-ci est également nécessaire quand l’action des cordes est trop élevée au-dessus de la 1ère frette, ou qu’au contraire on a une frise car le sillet est trop bas. Petit rappel, les gorges du sillet doivent être inclinées vers la tête pour que le bord du sillet contre la touche soit le pont de contact avec la partie vibrante de la corde selon le schéma suivant :

Inclinaison des gorges du sillet selon Paul Hostetter

les cordes doivent d’ailleurs être posées sur des encoches dont la profondeur doit correspondre au rayon de la corde (la moitié de son épaisseur, donc).

C’est compliqué avec des mots? Appelons le dessin à notre secours :

La seule bonne façon de faire une gorge de sillet, selon Paul Hostetter.

En gros, la corde ne doit pas être « noyée » dans le sillet, et les gorges doivent être rondes et à la taille de la corde qui est sensée s’y loger. Autrement dit, si vous n’avez pas les limes prévues pour, confiez le travail à un luthier.

les limes de chez… ben toujours le même, hein.

Si vous avez les limes correspondant aux tailles des cordes que vous utilisez (qui sont exprimées en 1/100 pouces, soit 0,0254 mm), vous pouvez vous lancer dans l’opération sachant que la règle est toujours la même : allez-y doucement.

Un ou deux coups de lime, on remet la corde, on vérifie la hauteur au-dessus de la 1ère frette et on recommence.

Pour mesurer la hauteur en question, l’outil de luxe est un truc de chez StewMac. Sinon, il y a aussi les bonnes vieilles jauges d’épaisseur dont on se sert habituellement pour entretenir les bougies auto. Beaucoup moins cher, parce que vous trouverez ça chez n’importe quel magasin de bricolage.

Des jauges à bougie. Pas chères et idéales pour mesurer l’action des cordes à la 1ère frette.

Voici les conseils de Stewart-MacDonald concernant cette hauteur à la 1ère frette, respectivement en dessous de la Mi grave puis de la mi aiguë :

Guitare électrique : 0,6mm au-dessous de la mi grave et 0,25mm au-dessous de la mi aiguë

Guitare folk : 0,6mm et 0,35mm

Guitare classique : 0,8mm et 0,6mm

Guitare basse : 0,55mm et 0,5mm

Enfin, vous pouvez carrément changer de sillet si le vôtre est cassé.

Il est assez rare de pouvoir le réparer, car la cassure part fréquemment d’une gorge, et restera un point faible, sans compter « l’intégrité » du sillet lui-même. C… comment ça, vous voulez le réparer quand même?!? OK, vous l’aurez voulu.

Pour savoir vers où vous orienter si vous cherchez à remplacer la bête, il y a la section précédente.

En ce qui concerne le choix du sillet, le plus simple est encore de comparer le votre avec les plus répandus.

Voici un petit document (en anglais) qui vous aidera à faire ce choix. J’ai ainsi pu constater que le sillet que je viens de casser sur ma 1ère guitare en tentant une planification des frettes est équivalent à un Gibson de 35,56mm avec un radius de 12″. Alors que c’est une vieille Aria Pro II des années 80.

Après, il n’y a plus qu’à faire un échange standard :

– on fait sauter le précédent sillet d’un petit coup de marteau sur une cale en bois (JAMAIS taper directement dessus). Attention, si ce sillet est incrusté dans la touche, il est souvent collé. Il faut parfois utiliser des tenailles pour le faire sortir, après l’avoir scié en deux dans le sens de la longueur. De plus, sur les touches vernies de type Fender (érable, ou maple) il faut souvent mettre un petit coup de cutter (ou d’X-Acto) le long du sillet pour pouvoir décoller le sillet qui tient aussi par le vernis.

– on met en place le nouveau sillet et on lime ce qui ne va pas (courbure de la touche, épaisseur ou hauteur trop prononcée).

– on met juste un ou deux points de super glue pour que ça ne tombe pas au changement de cordes, mais qu’on puisse encore le retirer si besoin.

Si vous souhaitez plus de précisions sur la marche à suivre, je ne vais pas tarder à changer celui que je viens de casser, je ferai donc un reportage photo.